Je m'en fais pour tout!

Selon le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DMS-V), le trouble d'anxiété généralisée se caractérise par une anxiété et une inquiétude excessive (attente avec appréhension) concernant plusieurs situations ou activités et survenant la plupart du temps pendant une période d'au moins 6 mois. La personne présente une difficulté significative à contrôler ses préoccupations. L'anxiété peut se présenter sous diverses formes, même celles les plus insidieuses. Il est difficile de s'imaginer que tout peut être une source d'anxiété. Par contre, pour une personne vivant avec de l'anxiété généralisée, un simple retard peut entrainer la crainte d'une catastrophe. Cet exemple illustre que la perception d’un évènement peut différer de l'évènement en lui-même. En d'autres mots, notre réaction à une situation dépend surtout de la paire de lunette que nous avons pour l'interpréter. Qu'est-ce qui fait que deux personnes, ou même dix personnes, peuvent réagir de façon peu semblable dans une même situation? Les différences de perceptions (ou paires de lunette), influencées par nos traits de la personnalité, notre éducation, notre tempérament et par nos expériences passées, peuvent expliquer ces distinctions. Pour cette raison, consulter en psychologie peut vous aider à mieux comprendre l’origine de votre anxiété et à identifier et restructurer les pensées irrationnelles sous-jacentes.

Le présent article s’inscrit dans un projet volontaire de vulgarisation en psychologie clinique. Le but initial est de vous présenter différentes facettes de la santé psychologique par le biais de vignettes cliniques réalistes impliquant des personnages fictives. Nous espérons que ce projet puisse également lever le voile sur la dimension humaine derrière le diagnostic. Nous écrivons sur des sujets qui peuvent vous toucher, vous inspirer et qui vous informent.

Besoin d’aide psychologique? N'hésitez pas à nous contacter au 418-780-1369 ou à utiliser la section "Contactez-nous"

Alexandra Paré-Lambert, D.Psy, psychologue clinicienne

David Lévesque, B.A, doctorant en psychologie clinique

Quand je me suis demandé à quel moment l’anxiété était réellement apparue dans ma vie, je me suis vite rendu compte que je ne pouvais pas l’identifier. À ma connaissance, il n’y a pas eu de moment clé, de traumatisme, qui aurait pu influencer le développement de mon anxiété. En fait, je crois avoir toujours été préoccupé par les soucis de la vie quotidienne. Cette situation me semblait normale; il était naturel pour moi d’être inquiet et d’être prévoyant. En plus, puisque j’avais toujours tendance à imaginer le pire, je n’avais jamais de mauvaise surprise.»

À 49 ans, j’étais anxieux, anxieux comme je l’ai toujours été. Toutefois, il me semble que dans les dernières années l’anxiété est devenue de plus en plus envahissante. Elle l’est tellement qu’il m’arrive d’être irritable, déprimé et de ne plus avoir espoir face à l’avenir. On me dit que je souffre de dépression, mais je ne pense pas que ce soit le cas. C'est vrai qu'il est difficile de bien aller quand un simple retard me pousse à imaginer le pire.

La baisse de l’humeur, la perte d’espoir et l’irritabilité peuvent être signe de dépression. Toutefois, une anxiété excessive peut aussi entrainer ce type de symptomatologie.

photo : splash.com

« Je me réveille d'une sieste à 17h30 et me rend rapidement compte que ma conjointe n'est pas rentrée, elle qui a l'habitude d'arriver à 17h00. Il y a certainement quelque chose qui cloche. A-t-elle fait un accident? Mon dieu… et si elle était décédée dans un accident sur la route, qu’est-ce que je deviendrais ? Est-ce que je dois appeler sa mère pour la prévenir? Je lui ai toujours dit de m'appeler pour m'avertir de ses retards pour ne pas que je m'inquiète. Elle dit que je stresse pour rien, je lui rétorque que tout peut arriver…